Coucou tout le monde!
Nous vous écrivions la dernière fois depuis San pedro de Atacama au Chili, aujourd'hui on vous donne des nouvelles depuis San juan dans le Nord de l'Argentine.
San Pedro est une ville de désert assez touristique mais plutôt agréable, avec un climat doux qui nous fait du bien après les temperatures du désert Bolivien. Il y règne une sorte d'ambiance de ville de surfeur de la côte Atlantique française (sans l'eau évidement). Par contre, les prix sont proches de ceux qu'on trouve en France, ça nous fait bizarre après 6 mois dans des pays bien moins chers!
San Pedro est aussi le centre du monde de l'observation spatiale, et on en a profité pour regarder les étoiles chez un astronome français qui propose de la vulgarisation et observation du ciel. Ce monsieur a dans son jardin au milieu du désert le télescope oculaire le plus large de l'hémisphère sud (en toute simplicité). Ça valait vraiment le détour!
Après s'être bien reposés (et bien avoir craqués sur la nourriture) à San Pedro, l'idée était de descendre un peu plus au sud pour traverser la frontière pour l'Argentine.
Nous voilà parti pour à peu près une semaine de route pour rejoindre le "paso sico" qui marque la frontière. Une semaine dans le désert d'Atacama à remonter relativement progressivement en altitude avant de retrouver le froid des hauteurs.
C'est par hasard que l'on rencontre Andrej, un slovaque qui a pas mal roulé en Chili/Argentine, et qui nous apprend que le col est probablement fermé. Après vérification (et tentative de négociation à la douane de San Pedro), il apparait que l'on va devoir faire demi-tour, et remonter vers la frontière boliviene que nous avions franchie quelques jours plus tôt pour continuer vers le "paso jama". La mauvaise nouvelle c'est que ça signifie 30km de montée pour 2300m de dénivelés... On s'était bien dit à l'aller qu'on était content de ne pas avoir à monter ça pour passer en Argentine...
Heureusement, en haut de la montée, on rencontre Alfresco et José, les gendarmes de la frontière avec la Bolivie. Ils nous accueillent très généreusement pour nous abriter du vent et du froid au poste de douane (nous sommes retournés à plus de 4000m).
Il nous faut ensuite une journée de vélo pour arriver en Argentine, les paysages sont magnifiques, le vent est très fort mais nous pousse dans le dos la plupart du temps. Au village de la frontière, il nous faut nous abriter du vent pour la nuit, mais personne ne peut nous dire où il est possible de mettre la tente. A défaut, c'est dans une maison abandonée au centre du village que l'on passera notre première nuit en Argentine.
Ce premier contact (peu agréable) avec les Argentins ne sera vraiment pas représentatif de ce que l'on vivra ensuite. On passe avec émotion un dernier col à 4170, probablement le dernier avant un moment, puis nous descendons en direction de Salta. L'altitude diminue peu à peu, la température monte, le désert verdi. Nous on est aux anges! On ne s'en était pas réellement rendu compte, mais nous avions passé le dernier mois avec de l'herbe brulée par le soleil et du sable pour tout paysage. Ici, il y a des arbres et des oiseaux, c'est le printemps, il fait doux. Ça nous avait vraiment manqué...
On a aussi l'impression de mieux respirer, on n'est pas essoufflés dans les côtes: un mois à plus de 4000m, on doit avoir beaucoup de globules rouges !
A Salta nous sommes accueillis chez Luca, qui est lui aussi un voyageur à vélo. Nous retrouvons nos amis lucie et max, avec leur petit Léo, ainsi que des amis polonais que nous avions rencontré au Pérou. C'est l'occasion d'une dernière soirée ensemble autour d'un feu avant que nos routes ne se séparent, potentiellement définitivement pour la suite de ce voyage.
De Salta nous roulons vers Cafayate. On en profite pour choper une petite tourista, parce que ça faisait longtemps... A partir d'ici nous sommes sur la "ruta 40", c'est une route célèbre car elle traverse l'Argentine du Nord au Sud, sur plus de 5000km. Nous pourrions terminer notre voyage, presque exclusivement sur cette route. Nous avançons, mais les lignes droites sont infinies et le vent souvent fort et rarement coopératif.
On fait de belles rencontres, notamment Nestor qui nous accueille dans sa maison pour une soirée.
On decide de faire un petit détour pour visiter un parc et couper un peu la monotonie de la route: le parc d'Ishigualasto, oú des fossiles de dinosaure ont notamment été retrouvés.
On rejoint ensuite la route 40, ou on rencontre Pedro, un prof de math qui nous demande d'intervenir dans son école. S'ensuit une apres midi trés intéressante de partage avec les élèves, une belle expérience.
Nous nous reposons en ce moment chez Matyas, que nous avons rencontré il y a quelques jours sur la route. C'est un voyageur à vélo Argentin particulièrement impressionnant, pusiqu'il a parcouru les routes d'Amérique et d'Europe pendant plus de 7 ans et plus de 110 000 km. Autant vous dire qu'il a beaucoup d'histoires à nous raconter...
Pour le moment, l'Argentine nous plait énormément. Les gens sont d'une grande gentillesse et nous faisons beaucoup de belles rencontres.
Au niveau économique, c'est un vrai casse tête. A cause de la dévaluation de la monnaie, il y a 2 taux de change par rapport au dollars (un officiel et un "blue"). Et le coût d'un dollar passe du simple au double... Il va encore nous falloir un peu de temps pour comprendre les mécanismes d'une telle inflation, mais pour vous donner une idée, il y a environs 20 ans 1 euro valait 3 Pesos Argentin, aujourd'hui 1 euro en vaut 300... Ça fait réfléchir.
Nous ne savons pas encore exactement ce que nous allons faire pour la suite. Il serait temps de passer au Chili, mais il nous reste potentiellement un petit milier de kilomètres sur les lignes droites de la ruta 40 avant de prendre la direction du pays d'à côté.
Si tout se passe bien nous vous écrirons notre prochain article depuis le Chili. D'ici la portez vous bien. ;)
A bientôt !!
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