Voilà on y est.
C'est marrant, tout ce voyage avait Ushuaïa comme ligne de mire, alors pourquoi on est presque surpris d'y arriver ?
Les derniers jours ont été consacrés à se faire à l'idée. C'est fou, on arrive à Ushuaïa...
On vous avait quitté la dernière fois au glacier Perrito Morreno, à El calafate, coté Argentin. Il nous a fallu ensuite nous remettre dans les grandes plaines ventées de la Patagonie. Direction le Chili et le parc Torres del Paine, également très impressionnant et très réputé.
L'image que l'on se faisait de la Patagonie avant d'y mettre les roues, était surtout celle de ces grands glaciers et montagnes verticales. C'est en partie vrai, mais en fait, entre ces magnifiques parcs, ce qu'il y a le plus, finalement, c'est du vide. De l'herbe sèche sur des plaines battues par les vents à perte de vue.
Pour nous, probablement une des portions les plus difficile physiquement et mentalement. Le problème principal, c'est le vent.
On vous en avait déjà parlé pour notre arrivée à El Calafate. La suite ne s'annonce pas beaucoup plus facile. Nous roulons de nuit pour éviter le plus gros du vent, mais les rafale entre 40 et 80km/h nous obligent parfois à nous arrêter pour ne pas tomber, et parfois même à marcher.
C'est dans ce contexte que nous avons pour la première fois du voyage accepté de nous faire transporter en voiture. Il était 1h du matin quand Kevin et son frère se sont arrêtés pour nous proposer leur aide. Nous avions débuté la route 3h plus tôt, et seulement parcouru 25km, il en restait 15 avant un hypothétique bivouac à l'abri du vent, près de la frontière. On n'a pas hesité longtemps...
Résultat, Kevin nous invite chez lui pour nous reposer et partager un cordero le lendemain (le traditionnel barbecue de mouton patagonien). Nous sommes finalement restés 4 jours chez lui dans le village minier de "28 de noviembre" à visiter tout ce qui est visitable aux alentours. L'enthousiasme et la générosité des Argentin, encore une fois...
C'est sous le beau temps et dans une accalmie de vent que nous franchissons la frontière pour entrer au Chili pour la dernière fois. Nous traversons ensuite le parc national Torres Del Paine qui nous en met plein la vue.
Nous continuons vers le sud jusqu'à Punta Arenas sur les berges du détroit de Magellan: le bout du continent. Depuis Cartagène en Colombie nous évoluions sur le même morceau de terre, le continent Americain. À partir d'ici, le reste du voyage se fera sur une île appelée "la terre de feu". C'est fou d'être ici. Pour nous la terre de feu signifiait la fin du voyage, d'ici il reste un petit ferry et un peu plus de 300km, une formalité. Mais il faut composer encore une fois avec le vent, peut-être même ici plus qu'ailleurs. Nous avons la chance d'aller dans la même direction que lui et nous survolons la plaine. Nous battons d'ailleurs à plate couture notre précédent record avec une journée à 175km, merci le vent. Nous campons dans des fermes pour nous abriter. Et c'est en 3 jours que nous arrivons avec beaucoup d'émotions à Ushuaïa...
Et maintenant alors? Nos fesses crient de joie, nous nous profitons d'être arrivés. Ushuaia est une ville coincée entre la fin des Andes et le canal de Beagle. La météo est clémente avec nous, alors on visite les environs. On organise le retour aussi, ce qui n'est pas une mince affaire avec les vélos. On espère rentrer en France début février!
On a du mal à réaliser que le voyage se termine. Plein d'émotions se bousculent: de la fierté, d'avoir réussi à atteindre le bout du monde quasi sans moteur ; du soulagement, de ne plus avoir à lutter contre le vent ; de la tristesse, d'avoir fini cette belle aventure ; de l'angoisse, d'organiser le retour et de devoir se réhabituer a la vie "normale" ; de la joie, de savoir qu'on va revoir les copains et la famille .
Merci a tous pour votre soutiens au cours de cette année de voyage, pour vos petits mots d'encouragement et vos pensées.
Les chiffres du voyage:
390 jours, dont 87 de traversée France/Colombie en bateau, 235 roulés et 98 de repos/rando/visite.
4 crevaisons pour Blandine, 3 pour Quentin
2 roues changées pour Blandine
1 rayon cassé dans les 100 derniers kilomètres pour Blandine
Des kilomètres :
- 15 530 km à vélo
- 10 665 km en voilier (5759 milles nautiques)
- 185 km en ferry
- 296 km en lancha (barque a moteur)
- 15km en voiture
- 0 en bus
- 0 en avion
Et du dénivelé : 184 593m
Et le petit bout du début en France, avec 165 km de vélo et 400km de train.
C'est fou de se dire que vous êtes arrivé, comme si c'était un voyage sans fin. Mais la vie n'est-elle pas ainsi tant qu'on la vit dans l'instant présent.
Je suis tellement contente d'avoir partagé un toit petit bout de votre aventure (3.07%).
Merci pour cette année de voyage par vos photos interposées. A très bientôt, mais profitez en encore !
Milles Bravos à vous 2.
avoir un rêve c’est bien . Le réaliser c’est une grande fiêtre.
Et comme on dis , l'important, ce n'est pas la destination, c'est le voyage.
votre enthousiasme etait tres communicatif.
Bon retour.
Et des milliers de beaux souvenirs, des dizaines de moments galère, et des centaines de trop belles photos!
Hate de vous revoir, merci d'avoir partagé votre belle aventure avec nous :-)