Coucou tout le monde. On vous écrit du Chili que l'on vient de rejoindre. La Bolivie c'était un gros morceau, on a plein de choses à vous raconter.
On est parti de La Paz le 10 septembre , après en avoir bien profité. Pour remonter sur l'altiplano, on prend les télécabines: ça nous évite une montée dans la circulation des centaines de minibus, avec les klaxon et les pots d'échappement, et en plus c'est impressionnant de survoler une ville aussi grande!
La route continue ensuite tout droit en direction du sud. Le vent de dos nous aide bien à avancer !
Arrivés à Patacamaya, un grand village où l'on doit bifurquer de la route principale, on rencontre Clémente, qui propose de nous héberger. 1h de piste plus loin, nous voici dans sa maison: nous faisons a manger, puis nous montons sur une montagne à côté. La vue sur l'altiplano est magnifique.
Le lendemain, nous partons, direction le volcan Sajama, la plus haute montagne de Bolivie. Il nous reste 200km avant de l'atteindre, mais nous le voyons dès le début de la route (et on le verra toujours plus d'une semaine plus tard).
Cette route mène à la frontière chilienne et est la route principale pour les camions. Ils nous frôlent, et nous avons souvent le vent de face, ce n'est pas très agréable! Heureusement, les paysage sont très beau. Nous bivouaquons un soir au milieu d'un champ de rocher, le site de bloc parfait. En terme d'escalade le potentiel de cette région est incroyable mais le climat et le manque d'eau la rendent très inhospitalière. Pas le genre d'endroit où l'on s'imagine profiter de ses vacances au pied des blocs ...
Le projet ensuite est de bifurquer au sud et de continuer globalement tout droit en direction du Chili, en traversant des déserts et des salars. Nous croisons au moment de bifurquer Maxime, Lucie et Léo, avec qui nous avions déjà roulés un peu après Cusco. Il sont partant pour nous accompagner sur les pistes malgré la perspective de devoir rouler/pousser dans le sable... et nous voilà lancés pour 4 jours de galère dans le sable à s'entraider, parce qu'avec la cariole de Léo ça rajoute une difficulté ! On doit même traverser une rivière à gué, avec de l'eau jusqu'aux genoux!
Après une pause a Sabaya, une ville du désert, on continue un jour en direction du salar de Coipasa. Les salars sont des déserts de sel, rouler sur celui-ci n'est pas si facile, il est tout craquelé et on a l'impression d'avancer sur un champ de cailloux.
Au milieu du salar, nos chemins se séparent avec Max Lucie et Léo. On avance encore quelques kilomètres, avant de réaliser que le salar se transforme en un lac, qui nous empêche de rejoindre la piste de terre. On longera ce lac pendant plusieurs heures, avec le vent de face, avant de réussir à le traverser. C'était pas facile psychologiquement d'avancer dans l'eau sans pouvoir mettre un pied par terre, ni s'arrêter, et les vélos n'ont pas trop aimés l'eau ultra salée. Les paysages étaient par contre parmis les plus beaux qu'on ait jamais vu, avec une impression de rouler suspendus dans des nuances de bleu.
Un jour de vélo après, nous arrivons au salar d'Uyuni, le plus grand salar du monde. Nous ferons une centaine de kilomètres dessus, le vent dans le dos, sur une surface plutôt facile à rouler. Du blanc à perte de vue, avec des montagnes au loin qui se rapprochent très lentement, c'est un moment fort de pédaler dans ce paysage si différent de ce qu'on voit habituellement! Nous dormons à la belle étoile au milieu, avec des lever et coucher de soleil magnifiques.
En sortant du salar, nous lavons les vélos et passons une nuit dans un gymnase avant de nous lancer dans un morceau difficile : le désert du sud Lipez.
En résumé, nous attendent des pistes, en sable principalement, quasi en permanence au dessus de 4000 m d'altitude, du vent permanent, et des températures de congélateur... Ce désert se traverse en 8 à 10 jours. Il y a très peu de vie et on peut espérer trouver de l'eau seulement tous les deux jours. On part donc chargés de nourriture pour 10 jours et de plusieurs litres d'eau. On pousse beaucoup, on roule parfois, et on en prend plein les yeux. Le vent est plutôt dans la bonne direction et nous aide bien. Il nous permet de rejoindre au milieu Romain et Romane, un couple de cyclo français dont on suivait les traces depuis le début du désert. On finira la route ensemble jusqu'au Chili. Leur constante bonne humeur est vraiment réconfortante dans cet endroit qui nous en fait baver! Une autre difficulté de cette zone est le froid: on a eu des températures négatives toutes les nuits, le plus bas qu'on ait vu sur le thermomètre était -13°C, dans la tente au reveil...
La traversée du sud Lipez se termine en passant la frontière avec le Chili. On est maintenant à San Pedro de Atacama, et après avoir passé un mois a plus de 3600m d'altitude, on apprécie bien la douceur du climat (on n'est plus qu'à 2600m) .
On profite d'être à cet endroit connu pour l'astronomie pour en apprendre un peu plus sur les étoiles, puis on continuera avec le sable et la traversée du désert d'Atacama, pour passer ensuite en Argentine.
Bilan de la Bolivie:
Au total, on a pédalé 1238km et 8473 mètres de dénivelé en Bolivie, ce qui amène notre total à 8839km et 126 299 mètres de dénivelé .
On a passé 37 jours en Bolivie, et on en a roulé 24, ce qui fait une moyenne de 51,58km par jour roulé et 353 mètres de dénivelé.
Cette parti du voyage a pour le moment été la plus difficile, mais probablement la plus belle aussi. On a beaucoup aimé passer dans ces paysages incroyables en vélo et prendre le temps de bien les voir, même si c'était pas facile tous les jours!
On ne sait pas encore exactement quel itinéraire on va suivre ensuite, mais probablement qu'il y aura plus d'asphalte les prochaines semaines!
A bientôt!
L'état des vélos après le salar! Impressionnant ! Bravo pour cette étape difficile, chouette que vous ayez régulièrement trouvé des bons compagnons de route! Gros
Alors je vous envie pas du toi, enfin si mais bon alors comment dire. Ça serait impossible à faire pour moi et pourtant il y a tellement de joie et de bonheur en vous regardant que je me laisserai même presque tenté. On a tellement envie que ces moments déteignent sur nous. Pleins de bisous vous êtes trop fort !