Nous avons accompli notre dernière grande navigation du voyage en 5 jours. Les Nawaks étant des amateurs de régate, leur bateau est performant, et nous avons été à des vitesses plus élevées que celles auxquelles nous étions habitués.
Le programme de nos hôtes était d'arriver directement aux îles des "San Blas" pour y retrouver un "bateau copain", des amis qui réalisent plus ou moins le même voyage qu'eux en famille autour du monde. Nous avons donc partagé avec eux quelque jours dans cet endroit magnifiques, où on ne sait plus où donner de la tête tant il y a d'îles désertes paradisiaques, d'eau turquoise, de sable fin et de cocotiers. Le cliché à l'état pur.
Après ces quelques jours, nos amis nous déposent plus au nord, à Linton bay, au Panama. C'est là que nos routes se séparent car ils traverseront dans quelques jours le canal de Panama, pendant que nous avons comme prochain objectif :La Colombie!
Nous sommes donc maintenant sur la côte caribéenne du Panama et nous cherchons à aller en Colombie. Plus facile à dire qu'à faire.
Il faut savoir que, bien que ces pays aient une frontière commune, celle-ci n'est pour ainsi dire pas franchissable par la terre. La région qui entoure la frontière, appelée le Darien, est une jungle dense où habitent quelques indigènes dans des villages très isolés, accessibles uniquement en pirogue ou à pied. Cette zone a pour bonus, côté Colombie, le fait d'être le repère des FARCS et autres dissidents paramilitaires du gouvernement. Brefs, nous ne passerons pas par là, et la très grande majorité des voyageurs prennent l'avion pour passer en Colombie.
Nous décidons plutôt de tenter de passer par la mer au travers des îles San Blas où nous avions déjà passé quelques jours.
Cette fois cependant, plus de voilier mais de petites embarcations à moteur qu'utilisent les locaux pour se déplacer d'îles en îles. Les locaux, ce sont les Kunas, c'est un peuple assez pauvre qui occupe les îles depuis les invasions espagnoles. Ils gardent un contrôle strict sur leur région. Ici les lois ne sont pas les même que dans le reste du pays et les impots collectés ne vont pas à l'état mais au peuple Kunas. Ce qui fait que pour les visiteurs, tout est plus ou moins sujet à une taxe. On nous a mis en garde: "Il est possible de passer par les San Blas, mais on ne sait jamais combien de temps ça prend, ni combien ça va coûter, car les Kunas ne sont pas faciles et quand il vous tiennent ils ne vous laissent pas repartir si facilement". Tout un programme. Nous retournons donc dans les San Blas grâce à l'aide généreuse des "Marmot", une grande familles de 5 enfants voyageant sur les mers depuis près de 12 ans. Nous passons 3 jours passionnants avec eux jusqu'à "El Porvenir", à l'entrée nord des San Blas.
Ça a été une belle rencontre et nous avons beaucoup apprécié partager ces quelques jours avec eux!
Nous trouvons ici notre première lancha qui nous amène à "Puerto de Carti", le seul endroit où les Kunas ont un accès facile à la terre et peuvent se ravitailler.
D'ici nous devons trouver une lancha pour "Puerto Obaldia", dernière ville avant la frontière. On nous informe très rapidement que le prochain départ n'est pas avant 2 ou 3 jours et que cela nous coûtera 20 dollars par nuit pour dormir dans notre tente ici. On se demande si ça ne risque pas de durer plus longtemps que prévu...
Par chance nous croisons la route de José qui est Panaméen et Colombien, et qui attend comme nous la prochaines lancha pour la frontière. Grâce à lui nous partons quelques heures plus tard pour Puerto Obaldia à bord d'une barque à moteur conduite par 2 Colombiens qui faisaient l'aller retour entre la Colombie et le Panama.
La route est longue jusqu'à Puerto Obaldia, et nous passons la nuit sur une île en partageant une chambre avec nos 3 compagnons de voyage. Le lendemain c'est un trajet assez fatiguant de 5h sur une mer assez grosse, à sauter dans tous les sens et à prendre des paquets d'eau salée en continu. Au début, on s'inquiète pour les vélos et pour l'état de nos fesses quand on devra monter dessus, rapidement on espère juste ne pas terminer à la nage...
La suite est assez facile, nous arrivons a Puerto Obaldia où nous faisont les formalités de sortie du Panama, nous prenons une 3eme lancha toujours en compagnie de José qui veille sur nous, et nous arrivons à Capurgana en Colombie. En chemin nous nous séparons de notre ami qui nous indique où nous loger à Capurgana pour pas trop cher.
Au final, il nous aura fallut une peu plus de 24h pour rejoindre la Colombie depuis les San Blas, beaucoup moins que ce qu'on avait prévu !
Nous restons 2 jours à Capurgana, puis nous prenons un dernier bateau, cette fois ci un peu plus grand et rempli de touristes pour Necocli, où nous sommes actuellement.
Aujourd'hui nous avons bichonné nos vélo, qui ont pas mal soufferts de tous ces transports en mer diverses et variés, pour un départ demain, directions le Nord, vers Cartagene.
Au total, on a mis 3 mois pour arriver en Colombie. On est super contents d'avoir réussi à ne pas prendre l'avion et d'avoir découvert le monde du voyage en voilier. On est tombés sur pleins de gens gentils, passionnés et passionnants, beaucoup de belles rencontres qu'on n'est pas près d'oublier.
Maintenant, on a hâte de commencer à pédaler !
Cc les Globes Trotters, que belles rencontres, histoires et chances. Photos toujours aussi magnifiques. Ca fait du bien de voir du soleil, de la mer et vous qui allez bien et mener votre barque au gré du vent. Que votre bonne étoile veille toujours sur vous. Des gros gros bisous. Ma.